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Céréales, lait, viande, vins Produire en 2009 ne dégage pas de revenu !

Cette année, le soutien au revenu est devenu dans la conjoncture actuelle un soutien au règlement des charges ! Et la « ferme France » s’est décapitalisée.

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Le revenu 2009 de l'agriculture inférieur aux aides versées
 (© Terre-net Média)
Cette année, les revenus sont inférieurs aux aides versées dans de nombreuses exploitations. Les agriculteurs de la « ferme France » se partagent, selon les prévisions du compte de l’agriculture établies le 14 décembre dernier, un revenu de 8 milliards d’euros alors qu’ils ont reçu 7,2 milliards de subventions du 1er et 2ème pilier. Et comme ces soutiens publics sont essentiellement perçus en productions animales et en grandes cultures, il est facile de concevoir que le revenu de ces filières serait cette année :

Autrement dit, aides ou pas aides, le soutien au revenu est devenu dans la conjoncture actuelle un soutien au règlement des charges ! Et la « ferme France » s’est décapitalisée.

« Grandes cultures » : net recul de la valeur de la production agricole

C’est la baisse en valeur de 22,2 % ou encore de 2,48 milliards d’euros qui est à l’origine de l’effondrement jusqu'à 51 % du revenu des céréaliers. L’analyse des comptes de l’agriculture montre en revanche une stabilisation de la production des plantes industrielles (colza, betteraves, pommes de terre), les volumes produits compensant la baisse des prix observée depuis janvier 2009. Les engrais ont encore pesé sur les comptes (+ 4,3 %) malgré la baisse des quantités épandues (-25 %). En revanche, le recul tout au long de 2009 des prix de l’énergie a fait diminuer la facture d’hydrocarbures de près de 22 %.
L’analyse du compte prévisionnel de l’agriculture pour 2009 montre que la baisse de 32 % du revenu par actif non salarié des exploitations professionnelles s’explique par un recul de 5,5 milliards d’euros de la valeur de la production agricole, soit 7,9 %, partiellement compensés par une baisse de 1,12 milliards d’euros du montant des biens de consommation courante (intrants entre autres).

Au final, la valeur ajoutée (produits – charges courantes) a diminué de 4,55 milliards d’euros, en passant de 16,7 milliards à 12,2 milliards.

La masse salariale étant restée quasiment au même niveau que l’an passé, les chiffres pour 2009 montrent que ce sont les exploitants qui « supportent entièrement la crise », condamnés à ne pas être rémunérés en proportion du travail fourni tout au long de l’année. Après avoir réglé leurs fournisseurs et leurs salariés, il ne leur reste plus que les miettes (7,2 milliards pour rappel) d’un gâteau de 64 milliards d’euros (valeur de la production agricole).

Lire aussi Revenu agricole 2009 - Plus de 50 % de baisse en bovins lait, fruits et céréales
La baisse du revenu de la ferme France est si forte que ses paysans ne se partagent plus que 1,6 milliards d’euros de plus que le volume des salaires et des charges sociales des employés. Et cela sans compter les prélèvements obligatoires à payer (Msa et impôt) assis pour la plupart d’entre-eux sur une base triennale.

Autre constat, le revenu du travail des exploitants est si mal rémunéré cette année que les charges locatives des biens loués représentent, avec 2 milliards d’euros qui leur échappent, un quart du revenu.

Ainsi, ces postes de charges quasi constantes montrent que ni les salariés, ni les propriétaires ne supportent sur l’exploitation les conséquences de la crise qui touche l’ensemble des filières.

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